Santa Catalina

vendredi 10 janvier 2014

45,8% d’inflation en 2013 : qui dit mieux ?



Ne nous réjouissons pas trop vite. 45,8%, c’est le chiffre officiel émis, fort tardivement, par la BCV, l’inénarrable banque centrale du Venezuela.  Aussi clownesque, il n’y a que l’INDEC argentin qui, lui, n’a pas jugé utile de publier quoi que ce soit. Mais nous n’oublions pas que l’INDEC (je vous laisse admirer l’ergonomie toute soviétique du site) avait glorieusement annoncé 10,8% pour 2012 quand tous les observateurs un tantinet moins rigolards l’avaient chiffrée entre 23,3% et 25,6%.

Revenons au Venezuela. Nous avons donc une inflation officielle de 45,8% (52,6% en valeur interannuelle corrigée). Bon, on connait la chanson avec les chiffres officiels, ils ont tendance à prôner un optimisme béat (50% après manip, quand même). D’ailleurs, si vous avez eu la curiosité de suivre le lien (là haut, 1ère ligne), vous aurez remarqué qu’il est franchement difficile d’en sortir un chiffre pour 2013. Si vous n’y connaissez rien, à la lecture du communiqué de la BCV, vous en ressortez convaincu que l’inflation vénézuélienne en 2013 a été de¯,ÿ% , environ. Pour ceux qui lisent l’espagnol, n’hésitez pas, c’est croquignolesque. La BCV se lance dans tout plein d’analyses conjoncturelles d’où il ressort, grosso modo, que le chiffre aurait pu être bien pire sans le talent du Président Maduro (et que les aliens, eux, n’ont pas envahi la Terre). On notera, au passage, que les chiffres sont bons, vu que le Venezuela est en guerre. Ah bon ? Vous l’ignoriez ? Ben si, c’est écrit noir sur blanc (pardon, couleurs sur non-couleur, je ne veux offenser personne). Le Venezuela est partie dans une guerre économique. Certainement se réfère-t-on là à la guerre sans merci livrée à l’économie privée.

Les gens, les vrais, ont une vision quelque peu différente. Peut-être parce qu’ils font les courses, ces cons, et qu’ils paient des factures, ces abrutis. L’inflation leur pourrit la vie. Quoi que… Vu que les produits de base, genre papier hygiénique, ont disparu des étals, et que les magasins d’Etat  ne proposent plus depuis longtemps des produits exotiques tels que farine, huile ou viande, ils ont des soucis d’un autre ordre.

Mais les Vénézuéliens ont le sens de l’humour, ça décape !

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