Ne nous réjouissons pas trop vite. 45,8%, c’est le chiffre officiel émis,
fort tardivement, par la BCV, l’inénarrable
banque centrale du Venezuela. Aussi
clownesque, il n’y a que l’INDEC argentin qui, lui, n’a pas jugé utile de
publier quoi que ce soit. Mais nous n’oublions pas que l’INDEC (je vous laisse admirer l’ergonomie
toute soviétique du site) avait glorieusement annoncé 10,8% pour 2012 quand
tous les observateurs un tantinet moins rigolards l’avaient chiffrée entre 23,3% et 25,6%.
Revenons au Venezuela. Nous avons donc une inflation officielle de 45,8% (52,6%
en valeur interannuelle corrigée). Bon, on connait la chanson avec les chiffres
officiels, ils ont tendance à prôner un optimisme béat (50% après manip, quand
même). D’ailleurs, si vous avez eu la curiosité de suivre le lien (là haut, 1ère
ligne), vous aurez remarqué qu’il est franchement difficile d’en sortir un
chiffre pour 2013. Si vous n’y connaissez rien, à la lecture du communiqué de
la BCV, vous en ressortez convaincu que l’inflation vénézuélienne en 2013 a été
de¯,ÿ% , environ. Pour ceux qui lisent l’espagnol,
n’hésitez pas, c’est croquignolesque. La BCV se lance dans tout plein d’analyses
conjoncturelles d’où il ressort, grosso modo, que le chiffre aurait pu être
bien pire sans le talent du Président Maduro (et que les aliens, eux, n’ont pas
envahi la Terre). On notera, au passage, que les chiffres sont bons, vu que le
Venezuela est en guerre. Ah bon ? Vous l’ignoriez ? Ben si, c’est
écrit noir sur blanc (pardon, couleurs sur non-couleur, je ne veux offenser
personne). Le Venezuela est partie dans une guerre économique. Certainement se
réfère-t-on là à la guerre sans merci livrée à l’économie privée.
Les gens, les vrais, ont une vision quelque peu différente. Peut-être parce
qu’ils font les courses, ces cons, et qu’ils paient des factures, ces abrutis. L’inflation
leur pourrit la vie. Quoi que… Vu que les produits de base, genre papier
hygiénique, ont disparu des étals, et que les magasins d’Etat ne proposent plus depuis longtemps des
produits exotiques tels que farine, huile ou viande, ils ont des soucis d’un
autre ordre.
Mais les Vénézuéliens ont le sens de l’humour,
ça décape !
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